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La Libra est une cryptomonnaie annoncée par Facebook en été 2019. Elle sera lancée au premier semestre 2020. Pour de nombreuses personnes, cette nouvelle cryptomonnaie du géant américain des réseaux sociaux (Facebook regroupe aussi Instagram et WhatsApp) est un véritable danger pour le respect de la vie privée. Décryptage avec Christian Buhlmann.  

Les dangers de la Libra

Même si la Libra a pour but officiel de proposer un service monétaire à 1,7 milliards de personnes qui n’ont pas accès aux services bancaires dans le monde à des frais minimes, son objectif officieux est beaucoup plus intéressé. Avec le lancement de sa cryptomonnaie et son adoption par les commerçants, Facebook espère augmenter ses revenus publicitaires et pouvoir lancer des services financiers et devenir une banque.

De plus, la Libra pose de nombreuses questions. En effet, puisqu’elle est créée par des entreprises privées, dont Facebook, il y a des craintes sur l’utilisation et la marchandisation des données personnelles.

Ensuite, il y a un risque de fraude fiscale (blanchiment d’argent pour financer le trafic de drogue et le terrorisme) qui incitera certainement les gouvernements à vouloir avoir accès aux comptes Libra des utilisateurs ou à demander à ces derniers d’indiquer dans leur déclaration de revenus la balance de leur compte Libra. Encore une nouvelle atteinte à la vie privée.

Mark Zuckerberg entendu par le Congrès américain à propos de la Libra

Face à ses inquiétudes soulevées par le projet de cryptomonnaie de Facebook, Mark Zuckerberg a été entendu par le Congrès américain qui souhaitait s’exprimer sur les problématiques posées par la Libra. Lors de l’audience, il lui a aussi été reproché de ne pas respecter le respect des données personnelles des utilisateurs de ses différents réseaux sociaux et de ne pas avoir tenu sa promesse de séparer les données entre les utilisateurs Facebook et WhatsApp. Des pratiques qui ne laissent rien présager de bon concernant le sort des données personnelles des utilisateurs de cette future cryptomonnaie.

Un revers de plus pour la monnaie numérique du PDG de Facebook qui a été entendu le 23 octobre 2019. Annoncé en juin, le projet ambitieux de cryptomonnaie soulève de nombreuses inquiétudes et a déjà connu d’autres déconvenues. Le ministre de l’Économie française, Bruno Le Maire, a annoncé en septembre 2019 que la France ne pouvait pas autoriser le développement de la Libra sur le sol européen estimant que cette monnaie numérique représentait « des risques pour les consommateurs et les entreprises ». Dernier signal d’alerte en date, PayPal s’est également retiré du projet, le 4 octobre 2019.