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A l’image de Google et de Facebook, les GAFA (Google, Apple, Facebook et Amazon) renforcent leur positionnement sur les services bancaires. Ces multinationales américaines au pouvoir économique énorme sont-elles une menace pour les consommateurs et les banques traditionnelles ? Pourquoi l’Europe est-elle incapable de proposer un tel service ? Décryptage de Christian Buhlmann.

C’est en 2018 que les géants du numérique ont intensifié leur stratégie dans les services bancaires afin de proposer à leurs clients des prestations complètes et variées. Mais surtout, les GAFA ont commencé à voir cette diversification de leurs services comme un moyen d’avoir accès aux données personnelles de leurs utilisateurs.

Etat des lieux des services bancaires proposés par les GAFA

En 2019, les GAFA ont passé la seconde et ont commencé à proposer différents services bancaires. Amazon a commencé à discuter avec des banques comme JPMorgan Chase pour préparer le lancement de comptes courants à destination des jeunes et des personnes qui n’ont pas de compte bancaire.

Début 2019, Apple a lancé une carte de crédit en collaboration avec Goldman Sachs. Ensuite, Facebook a annoncé le lancement de sa cryptomonnaie et son service de paiement Facebook Pay.

En novembre 2019, c’est Google qui entre dans la bataille en annonçant le lancement prochain d’une offre de comptes courants en partenariat avec Citigroup. Ce service devrait être lancé en 2020. En attendant, la multinationale américaine propose déjà un service de portefeuille électronique, Google Pay.

L’intrusion des GAFA dans le secteur bancaire est surtout motivée par l’attrait des données personnelles et par le fait d’augmenter la dépendance des utilisateurs à leurs services.

L’Europe et son incapacité à proposer de tels services

Même s’il existe quelques tentatives européennes de proposer aux internautes une alternative aux réseaux sociaux des GAFA comme Atos qui respect la notion de vie privée ou Glaydz, un réseau social français, les tentatives sont timides et manquent de visibilité. De plus, elles sont encore loin de pouvoir proposer des services bancaires aux utilisateurs.

Il existait pourtant des réseaux sociaux français et européens comme Viadeo ou Skyblog. Cependant, lorsque Facebook est arrivé sur le marché, il a écrasé toute concurrence sur son passage. Depuis, l’Europe est incapable de proposer une alternative forte face aux géants américains. Pourquoi ? Tout simplement car les GAFA ont maintenant une trop forte influence et stabilité dans le monde du numérique et que par conséquent leur poids économique est gigantesque.

Pour lutter contre cette hégémonie, l’Europe devrait proposer un réseau social innovant ayant le pouvoir de fédérer les internautes du monde entier. Entreprise difficile, surtout au vu du retard que l’Europe a pris. 

Nous regrettons que l’Europe soit en permanence sur la défensive et à la traîne sur ces sujets alors que le volontarisme politique et économique, pour ne pas dire l’impérialisme de ses concurrents fait la différence sur bon nombre de sujets.